André Du Bois et les Mots

Mémoire à la Ville de Québec (2014)
La création en CAPITALE
Extraits
Mon intervention poursuit un but : introduire la notion d’art dans le discours culturel ambiant, ce discours, hybride, branché, tendance, discours qui risque à tout moment de tout diluer, de tout ramener au même niveau. Le mot culture est un trop commode mot-valise.
C’est en tant qu’artiste en arts visuels que j’insiste pour que tout projet de politique culturelle tienne davantage compte du point de vue de l’art, des oeuvres, des artistes créateurs. L’art qui s’impose, bien plus qu’une habile et réconfortante exécution, comme lieu de réflexion, d’expérience, de recherche et de production d’oeuvres.
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Dans le domaine de la création artistique j’ose croire que même l’œuvre la plus intimiste, la plus hermétique, la plus distante, la plus farouchement secrète… parle encore de nous . Ne s’adresse-t-elle pas à nos facultés humaines d’ouverture, d’enchantement, de transgression ?
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Dans la cité de création, les gouvernements affirment haut et fort que les sommes allouées à la recherche et à la création d’oeuvres ne sont pas des dépenses mais des investissements structurants, durables.
Par le discours cohérent, conséquent, les gouvernements et les décideurs répètent sans cesse que le consensus se fait autour de l’importance de l’art – et de la culture - dans la société; le consensus s’arrête là et non par l’intermédiaire de chacune des oeuvres commandées; demander aux oeuvres d’être consensuelles est un non sens car quelle œuvre peut prétendre durablement au consensus ? Quel défi prétend-on présenter aux artistes en tant que chercheur et créateur si au départ l’adhésion populaire fait loi ?
Faire confiance au public. Intelligemment,il comprend que les artistes sont « autre chose » que des enjoliveurs.

Publié le 19 Décembre 2015